04/09/2012

OAF n°3 : Edito - Licenciements, ça saigne !


La trêve électorale est terminée, les plans dit « sociaux » ressortent des cartons ici et là. Que ce soit dans l’automobile, l’informatique, les télécommunications, le bâtiment, les transports… Toutes les industries sont touchées. Des licenciements en cascades, des nouveaux retraités non remplacés, des départs volontaires encouragés… Près de 85 000 emplois sont menacés, de PSA Aulnay pour les plus emblématiques aux PME/TPE asphyxiées par la crise pour les moins médiatiques.
Pour le patronat et « les experts économiques » la saignée est importante et présentée comme inévitable. Les entreprises les plus faibles disparaissent. L’effet domino se répercute mécaniquement sur les sous-traitants alors que les entreprises du CAC 40 entendent rassurer les actionnaires et les marchés financiers en procédant à un charcutage et un dégraissage en règle.
Ainsi va le capitalisme, la crise est profitable aux moins scrupuleux et apparaît comme un bon prétexte pour geler les salaires, les embauches, augmenter les cadences et culpabiliser les salariés avec le fameux chantage à l’emploi !
Pendant ce temps là, les files d’attentes à la CAF, au Pôle Emploi explosent. Les « licenciés économiques » de fraiches dates arrivent et s’engagent dans des reclassements personnalisés souvent externalisés à des cabinets privés qui s’engraissent sur le dos des privés d’emplois.
Pour encadrer cette « armée de réserve », Pôle Emploi invente de nouveaux procédés de flicage et de contrôle social. Du coté de la CAF les suspensions d’allocations se multiplient, la détresse aussi : à Mantes la
Jolie un allocataire s’est suicidé en s’immolant dans la CAF locale.
Le changement c’est maintenant qu’ils disaient… Mais comme en 1997, lors de la fermeture de l’usine Renault Vilvoorde, le gouvernement « socialiste » proclame son impuissance, les milliards d’aides financières ou d’exonérations de cotisations patronales accordées généreusement ne sont pas réclamés. L’interdiction des licenciements ? Jamais évoquée ! Alors ne parlons pas de réquisition ouvrière ou d’autogestion de la production…
Face à cette saignée, on ne pourra une fois de plus compter que sur nous même et la construction d’un rapport de force exemplaire.