Différents collectifs de chômeuses et précaires se sont rencontrés à
plusieurs reprises en 2012 et 2013 pour partager leurs expériences et
envisager des actions coordonnées. Au cours de ces rencontres s’est
développée l’idée de la rédaction commune d’un guide donnant des
éléments pour “Se défendre face à Pôle emploi”. Dans un contexte où nous
sommes soigneusement maintenues dans l’ignorance de nos droits, le
pouvoir des institutions de gestion de la précarité apparaît trop
souvent comme absolu. Comprendre leur logique permet de démystifier ce
pouvoir et de commencer à être moins désemparé face à l’administration.
Pour
autant, une bonne connaissance de ses droits ne saurait suffire à
renverser le rapport de force. À chaque renégociation des conventions
UNEDIC par les « partenaires sociaux » (syndicats dit "représentatifs" et
organisations patronales), les droits des chômeuses sont un peu plus
restreints. Et même pour faire appliquer ces maigres droits, il faut
souvent batailler, sans que le résultat soit garanti. Reste que mener
des actions à plusieurs permet de mieux s’en sortir, de se sentir moins
fragiles et de faire éclater à un niveau public donc politique la
violence de l’institution.
Nous considérons l’entraide, la
solidarité, les rencontres et les luttes collectives, indispensables
pour essayer de faire bouger les lignes là où le droit s’arrête, là où
les conquêtes collectives se font détruire au profit la
société-entreprise. L’isolement est la première arme de ce pouvoir.
Chaque samedi, retrouvez le guide pratique "Se défendre face à Pôle emploi" dans le dossier Chômage et précarité de la Confédération nationale du travail
Pour contacter un collectif participant à la rédaction du guide "Se défendre face à Pôle Emploi" (pour les adresses mail, changer "-at-" par @) :
Ariège (09) :
C.A.F.C.A. (Collectif d'Autodéfense Face au
Contrôle de l'Administration), réunion au squat du Palmier 59 avenue du Maréchal Foch à Saint Girons le premier samedi du mois à 14 h
contact : Cafca-at-riseup.net
Alès (30) : Exploités Énervés,
permanences :
- au bar “Au Bon coin”, 2 rue Faubourg de
Rochebelle (à côté de la Bourse du travail) le
deuxième vendredi du mois
- à la bibliothèque “La Rétive”, 42 rue du faubourg d’Auvergne le quatrième vendredi du mois
Tables de presse au marché du Pré-St-Jean ou devant la CAF du quai
Boissier de Sauvages
contact : exploitesenerves-at-riseup.net
Nancy
(54) : La CRISE
(Coordination Révoltée des Invisibles Solidaires
Enragé-e-s), permanence au Centre Culturel Autogéré de Nancy, 69 rue de Mon Désert le jeudi de 15h à 18h
contact : lacrise-at-herbesfolles.org
Paris (75) : CIP-IDF
(Coordination des intermittents et précaires d'Ile-de-France) 13 bd de Strasbourg, 75010, métro Strasbourg Saint-Denis
contact : cap-at-cip-idf.org pour la permanence intermittents du spectacle
contact: permanenceprecarite-at-cip-idf.org pour la permanence précarité
Paris (75) : Stop-Précarité, cours gratuits de droit du travail à la
Bourse du travail, 85 rue Charlot, métro République tous les premiers lundis
du mois (sauf vacances scolaires ou jours fériés) de 19h00 à 21h00
contact : stopprecarite-at-gmail.com
Bagnolet (93) : Les CAFards,
permanence au Rémouleur, 106
rue Victor Hugo à Bagnolet, métro Robespierre ou Gallieni le premier
vendredi du mois de 16h30 à 19h30 (CAFé des CAFards)
contact : cafardsdemontreuil-at-riseup.net
Recours radiation : ce site est là parce que les droits des demandeurs d'emploi sont parfois sacrément mis à mal...
contact : rosecelavi-at-recours-radiation.fr
Si le chômeur est malheureux, ce n'est pas parce qu'il n'a pas de travail, mais parce qu'il n'a pas d'argent. Ne disons donc plus demandeur d'emploi mais "demandeur d'argent" ; plus "recherche active d'emploi", mais : "recherche active d'argent". Chômeurs heureux de Berlin : Rapport d'inactivité n°1, 1996
24/12/2013
20/12/2013
La TVA "sociale" est un hold-up!
La TVA sociale qui n'a de social que le nom est une idée soufflée au
gouvernent par le MEDEF. Concrètement, il s'agit d'alléger les
prélèvements des employeurs destinés au financement de la protection
sociale pour augmenter ceux des ménages. En faisant le choix
d'augmenter la TVA au 1 janvier 2014, Hollande et sa clique prennent une fois de plus la
responsabilité de saigner les classes populaires et d'aggraver "la vie
chère". La TVA étant par nature l'impôt le plus injuste car payé par
tous sans conditions de ressources.
Depuis près de
30 ans, la gauche comme la droite multiplient les cadeaux au patronat
sous forme d'exonérations ou de réductions des cotisations sociales au
prétexte de créer des emplois que nous n'avons jamais vu venir !
Naturellement, le financement de la protection sociale (santé,
retraite, assurance chômage, allocations familiales) est
progressivement menacé. L'objectif d'organiser la banqueroute ne fait
plus aucun doute ! En détournant l'argent destiné à la protection
sociale, l'Etat et le patronat créent les conditions qui permettent de
justifier la casse de nos droits collectifs. Ce hold-up social est un moyen :
- de remettre en cause la socialisation des richesses sur laquelle a été fondée la protection sociale
- d'ouvrir la porte au secteur marchand.
Les mutuelles ou autres complémentaires retraites entendent en tirer profit en prônant l'assurance individuelle et le règne des inégalités sociales.
- de remettre en cause la socialisation des richesses sur laquelle a été fondée la protection sociale
- d'ouvrir la porte au secteur marchand.
Les mutuelles ou autres complémentaires retraites entendent en tirer profit en prônant l'assurance individuelle et le règne des inégalités sociales.
Pour
la CNT, la lutte contre le chômage et la précarité ne passe pas par la
multiplication des plans de rigueur et d'austérité mais par une
véritable politique de redistribution des richesses et du temps de
travail. Il est temps d'inverser le rapport de force, de s'attaquer
réellement au grand patronat. Depuis trop longtemps les capitalistes et
leurs laquais nous font payer l'addition. Contre les licenciements, les
bas salaires, les temps partiels imposés, le chômage et la précarité,
nous défendons le principe de solidarité. Nous entendons bien continuer
à nous battre pour défendre une protection sociale forte financée par
les cotisations sociales et gérée par les travailleurs eux-mêmes !
16/06/2013
15/06/2013
23/06 : Manifestation « Le fascisme tue. Ensemble, combattons-le ! »
Manifestation « Le fascisme tue. Ensemble, combattons-le ! »
Le 5 juin, des militants d'extrême-droite ont tué Clément Méric,
syndicaliste étudiant et militant antifasciste. Ce meurtre nous indigne
et nous révolte ; il s'inscrit dans la suite de très nombreuses
agressions commises par des groupes d'extrême-droite ces derniers mois.
La situation exige des actes forts, permettant de mettre un coup d'arrêt
à la propagation de ces idées et pratiques nauséabondes.
Dans le respect de leurs différences, les organisations
soussignées appellent à s'unir pour rendre hommage à Clément et pour
éliminer la haine fasciste.
Confortés par des partis qui reprennent des propos et des pratiques de
l'extrême droite, les groupes fascistes refont surface. Les dernières
actions contre le mariage pour tous et toutes ont été l'occasion pour
eux d'être mis sur le devant de la scène. Nous dénonçons la banalisation
du FN et de ses idées xénophobes et racistes.
L'exclusion, le rejet de l'autre, la fermeture des frontières, la
désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l'immigration comme
responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l'histoire en
témoigne, conduisent au pire. L'Etat entretient un climat délétère en
organisant des expulsions massives qui participent à la stigmatisation
des immigré-es et des Roms. Au contraire, il est nécessaire d'agir avec
détermination contre les commandos fascistes.
Odieux et inacceptable en lui-même, le meurtre de Clément dépasse le
drame individuel. Agressions contre les lesbiennes, bi-es, gays et les
personnes trans, contre les immigré-es et les personnes issu-es de
l'immigration, les musulman-es, actes antisémites, violences envers des
militant-es antifascistes et des organisations progressistes, se sont
multipliées dans toute la France comme à travers toute l'Europe. Le
mensonge, la haine, la violence, la mort, voilà ce que porte
l'extrême-droite, de tout temps et en tous lieux.
Ce n'est pas une question morale ; le fascisme se nourrit des peurs
face à l'avenir : 5 millions de chômeurs et chômeuses, 8 millions de
personnes vivant sous le seuil de pauvreté, 3,5 millions de mal logé-es,
accroissement de la précarité, conditions de travail dégradées,
licenciements, fermetures d'entreprises... Face à l'explosion des
inégalités et aux politiques d'austérité, il faut reconstruire l'espoir
collectif en une société plus juste. La question de la répartition des
richesses que nous produisons est fondamentale. L'extrême-droite est à
l'opposé de ces valeurs.
Utiliser la mort de Clément serait méprisable. A contrario, c'est
honorer sa mémoire que de dire publiquement et ensemble ses engagements
syndicaux et antifascistes, et de poursuivre encore plus nombreux-euses
et déterminés-es ses combats pour la liberté et une autre société.
Unité contre le fascisme et l'extrême-droite ! Manifestation à Paris, dimanche 23 juin à 15h, Métro Opera
Des manifestations seront aussi organisées en commun dans d'autres
villes. Nos organisations se réuniront de nouveau après la manifestation
: éradiquer la menace fasciste nécessite un travail dans la durée et
l'organisation de collectifs locaux. Nos organisations sont différentes,
mais elles ont un point commun essentiel : le refus de l'intolérance,
du nationalisme, de la haine, et de l'exclusion ; tout le contraire de
ce que veut imposer l'extrême-droite !
Le fascisme et l'extrême-droite ne sont pas des courants
politiques avec lesquels on dialogue ou on compose. Leur système est
basé sur la violence physique, la haine, l'asservissement des peuples.
Premiers
signataires (au 14 juin) :
AC !, Act Up Paris, Action antifasciste
Paris Banlieue, AFASPA, Alternative Libertaire, APEIS, ATMF, ATTAC France,
CADAC, CEDETIM/IPAM, CGT Educ’action Versailles, CGT Educ’action Créteil, CNDF,
CNT-f, CNT-SO, Collectif Antifasciste Paris Banlieue, Collectif CIVG Tenon,
CONEX (Coordination nationale contre l’extrême droite), Collectif de Saint
Denis contre le FN et l’extrême droite, Collectif VAN, Confédération paysanne,
Convergence et Alternative, CGA, DAL, DIDF, Droits devant !!, EELV, FA,
FASE, FASTI (Fédération des associations
de solidarité avec les travailleur-euse-s- immigré-e-s), Fédération Anarchiste, FIDL, FSU, Fondation Copernic, GARçES,
Gauche Anticapitaliste, Gauche Unitaire, GISTI, Jeudi Noir, Justice et
Libertés, L’appel et la pioche, La Horde, La LMDE, Les Alternatifs, Lesbian and
Gay Pride Lyon, Les Debunkers, Les Effronté-e-s, Marche Mondiale des femmes,
Marches européennes contre le chômage, MRAP, Mémorial 98, MJCF, MNCP, M’PEP,
NPA, PCF, PCOF, PG, Pink Bloc Paris, Ras l’Front Marne-la-Vallée, Ras l’Front
38, RedSkins Limoges, République et Socialisme, Réseau pour un avenir sans
fascisme, SGEN-CFDT Académie de Versailles, SLU (Sauvons l’université),
SNESUP-FSU, SNPTES-UNSA, SNTRS-CGT,
Solidaires Etudiant-Es, SOS Racisme, Sortir du colonialisme, Syndicat des
avocats de France, Syndicat de la magistrature, UJFP, UNEF, Union syndicale
Solidaires, UNL, UNSP, VISA (Vigilance et initiatives syndicales
antifascistes)…
06/06/2013
A la memoire de Clement
Clément Méric, jeune brestois de 18
ans venu s'installer à Paris pour ses études, est mort hier sous les
coups de l'extrême-droite radicale. À la sortie d'un magasin, il a été
suivi et violemment attaqué, visiblement par des membres des Jeunesses
nationalistes révolutionnaires (JNR), groupuscule proche de Troisième
voie.
Quelques heures plus tard, il est déclaré en mort cérébrale par les médecins de la Pitié-Salpêtrière.
Aujourd'hui, toute notre solidarité va vers la famille, les amis, les camarades de Clément, à tous ceux et toutes celles qui l'ont connu et qui ne l'ont pas connu mais qui seront là pour lui rendre hommage.
Ils ont tué l'un des nôtres. Un fils, un ami, un camarade, qui avait toute la vie devant lui. Cela aurait pu arriver à n'importe lequel d'entre nous.
Plus que jamais, sur le terrain, dans les quartiers, dans les entreprises, nous lutterons, sur le plan politique, sur le plan syndical, social et humain, contre les idées de l'extrême droite et de ses alliés.
La CNT appelle l'ensemble des travailleuses et des travailleurs à la plus grande vigilance et à réagir à chaque situation où s'exprime le racisme, l'homophobie, le sexisme, l'autoritarisme. Sur nos lieux de travail et dans nos quartiers, ne laissons pas le venin de l'extrême-droite se répandre.
La CNT appelle à se joindre au rassemblement appelé par l'AFA ce soir à 17h00 passage du Havre ainsi qu'à celui appelé à 18h30 sur la place Saint-Michel à Paris.parce que c’était un camarade.
Aujourd'hui, toute notre solidarité va vers la famille, les amis, les camarades de Clément, à tous ceux et toutes celles qui l'ont connu et qui ne l'ont pas connu mais qui seront là pour lui rendre hommage.
Ils ont tué l'un des nôtres. Un fils, un ami, un camarade, qui avait toute la vie devant lui. Cela aurait pu arriver à n'importe lequel d'entre nous.
Plus que jamais, sur le terrain, dans les quartiers, dans les entreprises, nous lutterons, sur le plan politique, sur le plan syndical, social et humain, contre les idées de l'extrême droite et de ses alliés.
La CNT appelle l'ensemble des travailleuses et des travailleurs à la plus grande vigilance et à réagir à chaque situation où s'exprime le racisme, l'homophobie, le sexisme, l'autoritarisme. Sur nos lieux de travail et dans nos quartiers, ne laissons pas le venin de l'extrême-droite se répandre.
La CNT appelle à se joindre au rassemblement appelé par l'AFA ce soir à 17h00 passage du Havre ainsi qu'à celui appelé à 18h30 sur la place Saint-Michel à Paris.parce que c’était un camarade.
Rouge est notre colère.
Noire est notre peine.
No pasaran.
01/05/2013
03/04/2013
02/04/2013
Appel : Manif du 1er mai à Marne la Vallée (11h RER Noisy Champs)
RDV 11h : Dalle du Champy à Noisy le Grand (93)
RER Noisy Champs (sortie coté champy)
RER Noisy Champs (sortie coté champy)
1er mai : Le changement ! Ce sont nos luttes qui le feront !
Leur
crise, nous la payons quotidiennement au prix fort: licenciements, chômage,
précarité, racisme, discriminations, expulsions de logement, reconduites à la
frontière, vie chère, répression, casse des services publics ou démantèlement
de la sécurité sociale... ça suffit !
Depuis plusieurs mois, les annonces des plans
dits sociaux se multiplient sous le regard complice d’un gouvernement qui accompagne le monde de
la finance et du capital.
De nombreux secteurs comme l’industrie, les
télécommunications, le bâtiment, les transports… subissent une véritable
saignée. Des licenciements en cascades, des
nouveaux retraités non remplacés, des départs volontaires encouragés… Dans les
services publics (écoles, hôpitaux, collectivités territoriales…), la situation
n’est guère plus enviable. Le gel des salaires, le recours aux contrats
précaires, la diminution des effectifs et les privatisations rampantes
impactent aussi bien les salariés que les usagers !
Pendant ce
temps là, les files d’attentes à la
CAF, ou à Pôle Emploi
explosent. Les « licenciés économiques » de fraîche date rejoignent le
bataillon des chômeurs au coté des intérimaires n’ayant plus de missions
ou des précaires de la fonction publique non titularisés…
Au niveau de
nos droits, la braderie continue. Pour soi-disant sécuriser nos parcours le
gouvernement, le patronat et certains
« partenaires sociaux » minoritaires se sont mis d’accord pour
faciliter les licenciements et accroître la flexibilité des travailleurs !
Les prochaines négociations UNEDIC destinées à définir les règles de
l’indemnisation du chômage pour les années à venir s’annoncent inquiétantes, il en va de même pour les
retraites complémentaires aujourd’hui et le régime général demain.
Pour renverser la tendance, interdire les
licenciements, titulariser les précaires de la fonction publique et du privé,
sauver nos retraites et la
Sécurité Sociale, pour en finir avec les divisions racistes
et sexistes, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes et le renforcement des
solidarités. Il est temps, de
s'organiser et d'engager le bras de fer contre le capitalisme et le patronat
pour reprendre ce qu’ils nous ont volé.
Pour
nous la solidarité n'est pas juste un slogan. Face à leur crise, nous entendons
faire vivre l'entraide. Ne restons pas seuls face à un licenciement, un avis de
radiation du Pôle Emploi, une ordonnance d'expulsion du territoire...
Unissons-nous et battons-nous !
Ici
à Marne la Vallée,
un regroupement de syndicats, d'associations et d’organisations politiques a
décidé de célébrer le 1er mai en banlieue, au plus près de nos lieux de
travail, de vie ou d'étude.
Ce 1er mai 2013, nous invitons les travailleur-se-s, les
chômeurs-se-s, les précaires, les retraité-e-s, les jeunes, les
habitant-e-s des quartiers populaires avec ou sans papiers de Marne la
Vallée et alentours à descendre dans la rue pour participer à cette
marche fraternelle et offensive et à se rendre à la manifestation
l'après-midi à Paris !
premiers signataires : Solidaires CSTB, Solidaires Industrie francilien,
Solidaires étudiant-e-s MLV, Sud Education UMLV, Sud Santé Sociaux 93,
SNUipp-FSU Noisy le Grand, UL CGT Noisy le Grand, UL CNT Chelles &
Marne la Vallée, Collectif Université en Vrac MLV, Ras l'Front MLV,
Turbulences, NPA Noisy le Grand, Front de Gauche Noisy le Grand
(Citoyens, FASE-CUGA, PCF Noisy le Grand, PG)...01/04/2013
Bulletin On a faim n°6
On a faim
n°6 / Avril 2013
en téléchargement (format A3) ici :
- 1er mai : manif à Noisy-Champs
- L'humanité qui convient
- infos
sur l'ANI
en téléchargement (format A3) ici :
30/03/2013
OAF°6 : Edito - Un an de flamby, c'est mou !
Le 6 Mai 2012, il y a presque un an, François
Hollande était élu à la tête de l'Etat. Aujourd'hui, beaucoup de ses électeurs
se sentent, à raison, trahis. L'ANI qui démolit le code du travail, l'aveu
d'impuissance face aux licenciements collectifs ou la casse des services
publics rappellent les politiques
ultra-libérales de feu Thatcher.
Pire,
le gouvernement « socialiste » justifie ses « réformes »
avec la crise : il faudrait que NOUS payions LEUR crise. Cette destruction de
nos droits ne rencontrent pour l'instant
que des résistances éparpillées ne permettant pas de reprendre ce qu'ils nous
ont volés. Le "ferme ta gueule" de la dame de fer, qui avait enflammé la Grande Bretagne et
avait déclenché la grande grève des mineurs de 1984-1985 est aujourd'hui devenu
le "cause toujours" propre au président "flamby". C’est mou mais ce sont
toujours les mêmes qui paient.
Ceci
n'est pas étonnant. Comme le disait le milliardaire Warren Buffet: "il y a une lutte des classes et nous sommes en train de la gagner".
Face
aux attaques de la classe dominante, servie par les gouvernement successifs, il
n’y a qu’une solution: le mouvement social. Car si les directions de certains
syndicats et les partis aux pouvoirs nous vendent, l'opposition existe toujours
: dans les boites en lutte contre les licenciements à PSA, Virgin, Goodyear, dans les collectifs de
chômeurs en guerre contre la précarité et le flicage de Pôle Emploi, du coté
des associations antiracistes luttant contre les
expulsions de sans papiers et pour l'égalité des droits... Face aux attaques
que nous subissons, le temps des
convergences des luttes s'impose comme une évidence
!
Le
premier Mai a toujours été le jour où les travailleurs avaient l'opportunité, à
travers toutes les luttes en cours, de démontrer leur combativité. Plus que
jamais, ce jour doit être celui de l'unité des composantes du mouvement social.
Aussi l'Union Locale CNT Chelles & Marne-la-Vallée et l'ensemble des forces
progressistes locales appellent à un rendez-vous dans nos quartiers:
au RER de Noisy-Champs à 11h.
29/03/2013
OAF n°6 : L'humanité qui convient
« Aujourd’hui, c’est le grand jour pour moi car je vais me brûler à Pôle emploi. »
Djamal Chaar, Nantes, février 2013.
Djamal Chaar est mort. Il s’est immolé par le feu mercredi 13 février 2013 face à un Pôle Emploi, à Nantes. Deux jours après, un autre chômeur tentait de se donner publiquement la mort à Saint-Ouen, et un autre encore quelques jours plus tard dans un Pôle emploi de Bois-Colombes. Déjà, l’été précédent, un homme était mort après s’être immolé à la CAF de Mantes-la Jolie. À l’époque, la ministre des affaires sociales et de la santé, avait « fait part de sa profonde émotion face à cet acte désespéré d’une personne que les difficultés de la vie ont manifestement conduit à un geste tragique». La ministre déléguée chargée de la lutte contre l’exclusion avait ajouté qu’« en première ligne face à ces difficultés sociales, le personnel de la Caf a rempli sa mission avec sérieux et compétence ».
Au lendemain de la mort de Djamal Chaar, le président de la République évoquera avant tout le caractère « exemplaire » du « service public de l’emploi ». Les réactions publiques, comme à chaque fois, qualifient le geste de « drame personnel », on exprime à peu de frais son émotion tout en cherchant à déresponsabiliser l’institution. Une cellule psychologique est créée pour les agents, le sale boulot de gestion de la précarité peut reprendre. Et si quelques voix s’élèvent pour faire du mort une victime, ces discours participent d’un consensus qui recouvre la dimension politique de ce qui a eu lieu.
La veille de son immolation, Djamal Chaar écrit : « J’ai travaillé 720h et la loi, c’est 610h. Et Pôle emploi a refusé mon dossier ». Le ministre du travail et du dialogue social répondra : «Les règles ont été appliquées avec l’humanité qui convient, avec les explications nécessaires, mais il y a parfois des moments où on est dans une telle situation, qu’on ne comprend plus les explications ».
L’humanité qui convient. Quiconque a affaire à Pôle emploi ou à la CAF sait ce dont il s’agit. C’est l’Etat qui remet à un agent le soin de décider des moyens de subsistance d’un autre humain. Ce sont des calculs comptables qui font oublier les vies derrière les chiffres. Ce sont des règles d’indemnisation opaques, arbitraires, rarement explicitées et qui excluent plus de la moitié des chômeurs de l’allocation. C’est le mépris et le soupçon avec lesquels on traite quiconque dépend d’une institution pour ses revenus. C’est transformer les droits sociaux en dettes individuelles et réduire par-là tout horizon, toute capacité à se projeter.
L’humanité qui convient, c’est nous culpabiliser de n’avoir pas d’emploi dans cette société-là et nous forcer à jouer le jeu. C’est une logique qui transpire partout. Elle s’impose aussi à nous dans l’entreprise où chacun est contraint à grand coups de management de s’impliquer personnellement, de se réaliser en tant que capital humain, de faire corps avec son travail aussi indésirable soit-il.
Djamal Chaar a décidé de ne pas faire le grand saut dans le noir en silence. Nous ne pouvons accepter comme un « accident de parcours » l’acte d’un homme qui a décidé de mourir en accusant. S’obliger à parler. Dire que l’institution tue. Dire qu’il ne s’agit pas de « drames personnels ». Et si son geste nous renvoie à nous-mêmes, à nos solitudes et nos découragements, il nous renvoie aussi à la nécessité de s’attaquer à cette violence qui nous est faite. Dans l’entraide et la solidarité, que nous éprouvons par bribes au présent et que nous essayons de construire jour après jour, nous voyons un des moyens pour reprendre, ensemble, prise sur nos vies.
Des collectifs de chômeurs et précaires réunis en coordination.
CAFCA Ariège, CCPL Lille, Exploités-Énervés Cévennes, CAFards de Montreuil, La C.R.I.S.E à Nancy, Permanence Précarité CIP-IDF, CNT-UL Chelles & Marne-la-vallée, Réseau Stop Précarité, Recours-Radiations.
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