16/02/2013

7 mars : Soirée Féministe au cinema Etoile Cosmos de Chelles

En présence du réalisateur et d'une syndicaliste (CGT) s'exprimant dans le film !

15/02/2013

Projection Film d'Egal à Egales - Cinema Cosmos



 Film documentaire de 2011- 52 minutes - Réalisation: Corinne Mélis et Christophe Cordier

PRESENTATION DU FILM
Corinne Mélis et Christophe Cordier dressent dans leur film D’égal à égales le portrait de quatre femmes,  migrantes ou filles d’immigrants, et syndicalistes. Ces pionnières ont choisi de s’engager alors qu’elles  travaillent dans des secteurs réputés difficile pour le syndicalisme. Leurs parcours, entre action collective et émancipation individuelle, posent de façon concrète la question de l’articulation des luttes face à l’exploitation, le racisme et le sexisme.

Anissa, Dorothée, Keira et Nora ont décidé de prendre la  parole contre les inégalités. Elles sont issues de l’immigration et, à ce titre, elles subissent une triple discrimination : sexiste, raciste et sociale. D’égal à égales de Corinne Mélis et Christophe Cordier raconte leur prise de conscience, leurs luttes pour les droits des femmes, pour la reconnaissance et pour la dignité. Le film suit leurs itinéraires personnels d’où il ressort une réflexion sur l’émancipation individuelle et collective, car les deux réalisateur-es ont choisi de croiser les expériences  d’Anissa, Dorothée, Keira et Nora avec les paroles des ouvrières de LIP, dans les années 1970.
Elles ont choisi de s’engager face à la dureté des conditions de travail et à la précarité des salarié(e)s dans les secteurs du  nettoyage, du commerce, des services aux particuliers, d’industries à l’agonie, où l’on retrouve nombre de femmes issues de l’immigration. En provenance d’Afrique du Nord et d’Afrique de l’Ouest, elles s’inscrivent dans une histoire migratoire post-coloniale qui imprègne leur cheminement individuel. Travailleuses et syndicalistes, elles bousculent les stéréotypes sur les « femmes immigrées ».
Traversant et retraversant ces multiples frontières, elles incitent leurs interlocuteurs/trices à modifier leur regard sur les femmes, sur les immigré(e)s, sur les ouvrièr(e)s et les précaires. Par–delà les conflits du travail, elles nous racontent une démarche d’émancipation individuelle et collective dans une société où sexisme et racisme restent d’actualité, tandis que s’accentue la précarisation du salariat. Dans l’espoir d’être traitées, enfin, « d’égal à égales ».

FORUM-DEBAT FEMISTE


Projeté la veille de la journée internationale de lutte pour les droits des femmes, le film est l’occasion d’engager la discussion autour d’un forum féministe. Pour alimenter  l’échange, à l’issue de la séance nous faisons le choix  d’ouvrir un espace de réflexion en partenariat avec les associations MRAP, RESF et Ras l’Front. Si vous souhaitez témoigner de sujets aussi variés que le patriarcat, le racisme, les discriminations, les inégalités de salaires, la précarité, si vous partagez nos combats en faveur de l’égalité sociale, cette soirée est faite pour vous !!!




14/02/2013

Bulletin On A Faim N°5 - février 2013


On a faim n°5 / février 2013

- edito : pour les droits des femmes
- présentation de la soirée féministe du 7 mars au Cosmos de Chelles
- interview de l'association Rajfire
- femmes et précarité : une fatalité ?
- infos sur le harcèlement sexuel

en téléchargement (format A3) ici :

 

13/02/2013

OAF n°5 : Edito


Si l’émancipation des femmes doit en partie à leur émancipation économique, et donc à leur accès au travail, n’oublions pas que là aussi elles ont subi et subissent encore : harcèlements, exploitations, précarité de manière plus forte encore que leurs homologues masculins dont la solidarité n’est souvent pas aussi forte qu’elle devrait l’être.
C’est pour cela que Clara Zetkin, militante allemande, fit adopter en 1910 par la IIe Internationale socialiste l’idée d’une journée internationale des luttes des Femmes. Ce sera le 8 mars.
Le temps et la mémoire s’effaçant, cette journée n’est souvent plus présentée par les médias que comme une simple journée de la Femme, qui bientôt, si nous n’y prenons garde, ne comptera guère plus que la Fête des mères instaurée par Pétain ou la Journée des secrétaires. Même s’il est tentant de considérer qu’une journée unique de commémoration et de revendication des luttes des femmes peut paraître désuète et insuffisante ; il faut plus que jamais se la réapproprier pour ne pas que le mouvement féministe ne s’essouffle.
Aujourd’hui, si l’on écoute les médias et les tenants du pouvoir, nous serions tentés de croire que les dernières conquêtes féministes encore d’actualité seraient la parité parlementaire ou au sein des conseils d’administration des grandes entreprises.
Alors que le droit à la contraception et à l’avortement est toujours contraint économiquement et remis en cause par les fermetures des CIVG ou par le lobbying de mouvements réactionnaires. Alors que l’égalité des salaires reste un vœu pieu. Alors que les femmes subissent toujours plus que leurs collègues, précarité et travail partiel. Alors que nombre de préceptes moraux et culturels réduisent encore les femmes à des tâches soi-disant naturelles, à une situation d’inférieures ou à de simples proies. Il nous paraît important de remettre le 8 mars à sa place parmi les journées importantes de lutte. !

12/02/2013

OAF n°5 : Femmes et précarité, une fatalité ?



La précarité est redevenue un mode de gestion de l'emploi. Comme au 19ème siècle, il s'agit pour l'état et les patrons de rendre les salarié-e-s flexibles, fragiles, de les isoler. Ce sont les conditions d'emploi et de travail de tous les individus qui sont attaquées. Parmi les précaires, les femmes sont les plus touchées, parce qu'elles sont encore victimes d'inégalités salariales persistantes :
- 82 % des salariés à temps partiel sont des femmes ; 34 % des femmes déclarent travailler à temps partiel pour pouvoir s’occuper de leurs enfants ou d’un autre membre de la famille, contre 7 % des hommes (1).
- 73 % des personnes en sous-emploi au sens du Bureau International du Travail sont des femmes (2).
- la rémunération annuelle brute totale moyenne des femmes est inférieure de 27 % à celle des hommes. A poste égal, cet écart est d'environ 10 % ; il a cessé de se résorber depuis le milieu des années 1990 (3).
- les femmes qui partent à la retraite touchent une pension de droit direct inférieure de 42% à celle des hommes (4).
 - 86 % des hommes ont une retraite complète pour seulement 41 % des femmes car moins d'une femme sur deux réussit à valider le nombre de trimestres nécessaires pour toucher une pension complète (4).

Sur-précarité des femmes : entre sexisme et capitalisme

Plusieurs raisons expliquent qu'il y ait plus de femmes que d'hommes précaires.
L'emploi des femmes est concentré principalement dans le secteur tertiaire, c'est-à-dire les emplois de service, d'aide à la personne, de travail ménager, etc... L'organisation du travail dans ce secteur est faite de telle façon que la flexibilité s'y est installée à grand pas : être disponible, au service de... ou, en ce qui concerne les emplois “d'agent d'entretien”, être invisible, ne pas déranger les autres salarié-e-s, donc travailler sur des plages horaires décalées. Ce secteur regroupe 92 % des salariés à temps partiel (1).
Dans notre société sexiste, où c'est encore très majoritairement aux femmes qu'incombe la charge du privé (famille, maison), celles-ci doivent souvent interrompre leur vie professionnelle pour s'occuper de leurs enfants, et parfois de leurs parents ou beaux-parents dépendants. Cette gestion inégalitaire du travail oublie par ailleurs que ce que l'on nomme “famille monoparentale” cache en fait l'existence de plus en plus massive de femmes assumant la charge principale ou totale de leurs enfants. L'absence ou l'insuffisance de structures publiques d'accueil de la petite enfance ou des personnes âgées dépendantes obligent les femmes à assurer soit une double journée de travail, soit à quitter leur emploi. Le retour à l'emploi passe alors par l'acceptation de CDD sur CDD, souvent à temps partiel, et donc un salaire partiel.

Faible syndicalisation des femmes et rapport à l'emploi

Les femmes travaillent dans des secteurs dans lesquels il n'y a pas de tradition syndicale très  ancrée. Aussi, l'absence de rapport de force dans ces entreprises fait que des conditions de travail particulièrement difficiles s'installent (flexibilité, précarité).
Bien que le rapport des femmes au syndicalisme soit en train de changer, celles-ci sont encore peu nombreuses dans les syndicats : 7,5 % des femmes qui exercent un emploi sont syndiquées contre 9 % des hommes (5).
Les travailleuses précaires, étant en réel danger de chômage, hésitent à se syndiquer.
De plus, un certain nombre de femmes ont un rapport au travail particulier, considérant que leur travail les rend indépendantes du point de vue économique, ce qui peut être vrai dans certains cas.
D'autres, ayant intégré les modes de pensée du système de domination masculine, considèrent leurs revenus comme un salaire d'appoint, et ne voient donc pas l'intérêt de se syndiquer.

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(1) Dares Analyses n° 005, janvier 2013, “Le temps partiel en 2011”, direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social
(2) Informations Rapides n° 299, 6 décembre 2012, “Nouvelle hausse du chômage au troisième trimestre 2012”, Insee
(3) Dares Premières Informations n° 44.5, octobre 2008, “Les écarts de salaire entre les hommes et les femmes en 2006 : des disparités persistantes”, direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social
(4) “Les retraités et les retraites en 2010”, 12 mars 2012, Collection études et statistiques, Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) des ministères sociaux
(5) Dares Premières Informations n° 44.2, octobre 2004, “Mythes et réalités de la syndicalisation em France”, direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère du Travail, de l'Emploi, de la Formation professionnelle et du Dialogue social