Ce 15 mai l'UPEM manifestera avec l'UPEC en lutte, ensemble contre la
politique d'austérité, contre les projets de fusion et de ComUE, pour une
université de service public ambitieuse, démocratique et coopérative.
Rassemblement devant la présidence de l'UPEM le 15 mai à 12h30 devant
le bâtiment Bois de l'Etang <http://paris.demosphere.eu/rv/33351>), avant
le départ groupé vers Paris pour la manifestation de défense de la Fonction
publique.
Pour un Service Public ambitieux, démocratique et coopératif
Non à la FUSION ! Alerte à la COMUE !
Le 26 juin prochain se décidera l'avenir de l'Université Paris-Est
Marne-la-Vallée (UPEM) par un double vote de son Conseil
d'Administration. Ses dirigeants ont prévu de soumettre l'UPEM à
l'autorité d'une « ComUE » et d'engager sa fusion avec l'université de
Créteil (UPEC). Leurs présidents reconnaissent ces transformations comme
radicales, coûteuses et risquées, et pourtant, ils imaginaient les
mener à bien sans prendre en compte l'avis des personnes concernées, à
savoir les personnels et étudiant-es. Les négociateurs sont même priés
de ne pas diffuser les futurs statuts ! Malheureusement pour eux, les
personnels des deux universités se sont emparés du sujet. Ils se
mobilisent aujourd'hui pour une autre vision de l'Université à l'est de
Paris.
Les présidents imaginent créer une assez grosse entité pour diluer les
déficits, arracher les subventions d'exception et attirer
investisseurs, élèves et professeurs d'élite. Autrement dit, ce projet a
pour but de renforcer la bureaucratie dans une visée comptable et
marchande. A l'UPEM, l'Assemblée Générale des personnels,
l'intersyndicale et diverses composantes de l'université expriment une
autre ambition : renforcer les innovations impulsées par son personnel, y
compris dans leurs collaborations avec l'UPEC et les grandes écoles de
l'Est francilien, avec comme objectif de promouvoir un Service Public de
l'Enseignement Supérieur et de la Recherche, démocratique, de qualité,
pour toutes et tous.
Les présidents affirment qu'il n'y a pas d'alternative légale à la
fusion et à la ComUE. Les personnels savent qu'il y a des alternatives,
dans une « association » dynamique d'établissements autonomes.
L'association permet d'éviter les écueils de la fusion et de la ComUE.
En partant des besoins et des projets concrets, elle permet
d'accompagner les deux établissements vers un Service Public ambitieux,
démocratique et non concurrentiel. D'autres universités ont déjà fait ce
choix plein de bon sens. Le moment viendra ensuite peut-être dans le
respect des deux établissements, de leurs personnels et de leurs
étudiant-es de faire évoluer l'UPEM et l'UPEC vers un nouveau modèle. A
l'inverse de l'actuel passage en force qui ne produira que
désorganisation, souffrance, mépris et défiance généralisée.
Nous n'avons pas les moyens de communication dont dispose
l'administration, mais nous sommes nombreux-ses, convaincu-es et
déterminé-es. La majorité du personnel se mobilise, par dizaines dans
les AG et rassemblements, par centaines comme pétitionnaires. Nous
mobiliserons les étudiant-es, qui ignorent souvent l'existence même de
ces projets. Nous nous allierons à Paris 8, Paris 1 et aux autres
universités en lutte contre les fusions et les ComUE. En particulier,
nous lutterons au côté des personnels de l'UPEC, qui défendent la même
idée d'un Service Public coopératif, loin des logiques comptables et de
privatisation rampante.
Deux AG réunies par l'Intersyndicale (CGT, CNT, FSU, SOLIDAIRES) les
25 mars et 25 avril ont permis de comprendre les conséquences de la loi
Fioraso et de questionner le projet de la Présidence. Nous étions
dubitatif-ves et critiques d'un passage en force avec une consultation
sans choix possible. Nous sommes maintenant collectivement convaincu-es
que leur projet est contre-productif et anti-démocratique. C'est sans
surprise que cette dernière AG s'est prononcée à l'unanimité moins une
voix contre la fusion, à l'unanimité moins une voix pour obtenir des
éclaircissements sur la ComUE, à l'unanimité pour continuer à lutter
pour obtenir un vrai processus démocratique et à une large majorité pour
mener des actions d'opposition au projet de la Présidence et de notre
ministère de tutelle. Depuis, l'Intersyndicale a récupéré les statuts de
la ComUE, qui confirment les craintes de l'AG : il y a alerte à la
ComUE !
→ Un rassemblement aura lieu le 15 mai lors la journée nationale de
défense de la Fonction publique, sacrifiée par la politique libérale du
gouvernement. Une autre AG à laquelle les élu-es au CA sont invité-es à
débattre est prévue le 22 mai entre une réunion officielle d'information
et un CA de l'UPEM. Nous sommes déterminé-es à sauver le Service Public
de l'Enseignement Supérieur et de la Recherche contre une fusion et une
ComUE qui bureaucratisent pour mieux privatiser.
Communiqué du 9 mai 2014 de l'intersyndicale
au nom de l'AG des personnels de l'UPEM
Contact: intersyndicale-upem@lists.riseup.net - Pétition: http://tinyurl.com/petition-fusion-upem - Infos : sauvonsluniversite.com
La fusion : un pur gâchis
La fusion n'est simplement pas envisageable, ni pour l'UPEM, ni pour
l'UPEC. La fusion des services, des composantes, des formations, des
statuts, des réglements, des contrats, des partenariats, des
infrastructures matérielles et informatiques est une incroyable débauche
d'énergie, de temps et d'argent. Elle génère beaucoup de souffrance au
travail et dégrade le service rendu c'est-à-dire au final l'enseignement
et la recherche.
De plus, contrairement à ce que suggère l'idée de mutualisations, une
fusion ne permet pas d'économies mais impose des surcoûts
bureaucratiques, 10 millions d'euros par an ou davantage, d'après une
étude pour le ministère. Un tel effort ne peut être consenti dans le
seul espoir de subventions très hypothétiques. Les défauts structurels
que va engendrer ce processus se voient déjà dans les bureaucraties
inefficaces et cyniques qui sévissent à Marseille, Bordeaux ou Metz.
La ComUE : anti-démocratique
La ComUE ne semble pas aussi brutale et insensée que la fusion mais
elle s'avère encore plus dangereuse. Cette organisation verticale se
superpose à la hiérarchie de chaque université et crée une vaste usine à
gaz déconnectée des réalités quotidiennes. Elle permet tout simplement
de destituer les acteurs universitaires de leur rôle et de soumettre les
équipes d'UFR, les instituts de formation, les laboratoires, les écoles
doctorales, les services fonctionnels, les étudiant-es et les
établissements eux-mêmes aux choix de la ComUE qui sera maîtresse du
financement public et privé.
Or ces choix seront faits dans des conseils opaques et sans contrôle
démocratique. Parmi les 3 conseils de la ComUE, le Conseil Académique
n'a pas de pouvoir. Le Conseil des Membres met à égalité les universités
et les établissements publics et privés. Les présidents élus
d'universités auraient 2 voix (ou 1 voix avec la folle fusion UPEC-UPEM)
face à 5 (bientôt 10 voire 20) directeurs nommés : pas même la minorité
de blocage au changement des statuts avec transfert de compétences.
Enfin, le Conseil d'Administration est contrôlé par les dirigeants des
établissements membres et leurs partenaires extérieurs. Nous venons de
découvrir les statuts préparés pour nous et négociés sans nous : le CA
compterait 38 membres dont seulement la moitié serait élue. 10
représentant-es pour les enseignant-es-chercheur-es, 5 pour les
« usagers » (étudiant-es et thésard-es), quand les personnels se
contenteraient de 4 élu-es sur 38. Au moins, les personnels ne
freineront pas ces restructurations où elles et ils ont tout à perdre et
rien à gagner ! L'autre moitié du CA est nommée : les autres sièges
sont distribués à 7 représentant-es des directions des établissements
membres de la ComUE, à 6 personnalités nommées par ces 7 premiers
représentants, à 3 représentant-es du milieu économique et 3 pour les
collectivités territoriales.
L'intérêt de l'Université se voit dilué dans des négociations opaques
entre groupes de pression, établissements privés, partenaires
extra-universitaires, investisseurs et divers ministères. Dans la future
ComUE Université Paris-Est, les acteurs de la recherche mis en minorité
dans ces conseils n'auraient plus le contrôle des orientations
stratégiques, de l'école doctorale ni des importants financements
d'excellence (Labex, Idex, Equipex). Par contre, les partenaires
extérieurs seraient associés aux groupes de coordination stratégique de
l'enseignement et de la recherche. Dès que la ComUE décidera d'élargir
ses compétences, le contenu même des formations serait mis à l'épreuve
sans que les enseignant-es aient leur mot à dire, et les étudiant-es
seraient impuissant-es face à l'augmentation de leurs frais
d'inscription.
En effet, une ComUE peut s'approprier les compétences de ses membres,
par simple vote majoritaire du CA après approbation des deux-tiers du
Conseil des Membres. Au fur et à mesure, la ComUE peut donc se
transformer elle-même en une véritable université, mais une université
anti-démocratique. A l'inverse, l'association laisse aux universités le
contrôle de la formation et de la recherche.
L'association : l'alternative légale
L'association permet d'éviter les écueils de la fusion et de la ComUE.
Si la collaboration a ses vertus, le regroupement institutionnel
d'universités et d'établissements n'est pas a priori une bonne solution.
Son imposition généralisée par les lois Pécresse puis Fioraso est donc
nuisible. Le regroupement par association n'est pas désirable en soi
mais il neutralise la nocivité de ces lois.
D'une part, l'association évite l'harmonisation si coûteuse et la
mutualisation si violente. Elle préserverait l'UPEM et ses associés
d'une incroyable déperdition d'énergie qu'ils pourraient investir en
fonction des besoins concrets et projets communs pour évoluer ensemble
vers un Service Public de qualité pour tou-te-s. Ce fut la raison du
choix des universités de Lille.
D'autre part, l'association laisse tout son pouvoir à chaque
établissement, y compris celui de sortir de l'association ou de la
renforcer. Des compétences peuvent être partagées mais elles sont
transférées à l'unanimité des membres associés. L'établissement
coordinateur n'a pas de pouvoir supplémentaire et la coordination de
l'association peut être réalisée à tour de rôle.
L'association laisserait donc à l'UPEM le contrôle de son avenir. Le
moment viendra peut-être pour les personnels et étudiant-es de faire
évoluer l'UPEM et l'UPEC vers un modèle plus intégré. Démarche
collaborative à l'opposé de l'insensé passage en force des présidences.
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