12/11/2016

Samedi 3 décembre 2016 : Manifestation contre le chômage et les précarités

Depuis une trentaine d’années, les gouvernements successifs ont organisé, avec la complicité du patronat, la dérégulation de l’économie et le démantèlement de tous les systèmes de sécurité sociale. Aujourd’hui, près de quatre embauches sur cinq se font sous des formes précaires. De ce fait, la vulnérabilité sociale née du détricotage du salariat, associée au délitement des liens sociaux et à l’effritement de la protection sociale, a donné naissance à la notion de précarité. La précarité est devenue l’horizon obligé des nouvelles générations qui entrent sur le marché du travail.

Le maintien d’un niveau élevé de chômage et l’extension du spectre de la précarité devenant ainsi un puissant outil d’asservissement des salariés et de pression à la baisse des salaires et conditions de travail.

Samedi 3 décembre: Manifestation à Paris des chômeurs

04/11/2016

Election syndicale dans les entreprises de moins de 11 salariés

Cette élection permet d’élire une représentation syndicale pour tou-te-s les salarié-e-s des entreprises de moins de 11 personnes ainsi que pour tou-te-s les employé-e-s à domicile du 30 décembre 2016 au 13 janvier 2017.

Elle concerne 4 millions de travailleurs/euses (de l’hôtellerie, de la restauration, du bâtiment, de la culture, du social, du nettoyage, de l’aide aux particuliers, etc.)

Pour nous, bien sûr, cette élection n’est pas une fin en soi. Il appartient à tou-te-s les travailleurs/euses, dans les entreprises de moins de 11 personnes (TPE) comme ailleurs, de se syndiquer et de (re)prendre le chemin des conquêtes sociales par l’action et la lutte collective !

Tract TPE

Élection TPE 2016

14/07/2016

Permanence syndicale fermée le mercredi 24 août 2016

Notre permanence syndicale sera fermée le mercredi 24 août 2016.

26/06/2016

Manifestations interdites, blocage de l'économie !


Jeudi 23 juin, nous avons pu exercer notre droit à manifester : parcours intégralement clos par un dispositif policier hallucinant, manifestant.e.s fouillé.e.s individuellement pour avoir le droit d'aller tourner en rond autour du bassin de l'arsenal, confiscation des foulards, des dosettes de sérum physiologique, du matériel de soin des médics (personnes organisées pour assurer les premiers secours lors des manifestations) et même des banderolles et des drapeaux. Tout a été fait ce jeudi pour humilier les opposant.e.s à la loi travail, qui luttent depuis des mois, et qui subissent pour cela la violence policière autant que la violence politique. Tout a été fait pour faire penser que la violence était le fait des manifestant.e.s.

Non content de refuser d'entendre la majorité qui refuse le projet de société qu'il a élaboré avec le medef, de passer en force à l'assemblée, de blesser, mutiler, poursuivre en justice les manifestant.e.s, le gouvernement a, de fait, interdit la manifestation. Manifester dans ces conditions rappelle les pires régimes : soit on accepte ces conditions, soit on se fait arrêter (une centaines d'arrestations ce jeudi, essentiellement des contrôles d'identité et au moins 2 garde à vues, aux seules fins d'empêcher les gens de manifester).

Comme nous l'avons toujours dit, la violence ne vient pas des manifestant.e.s, elle est subie par elles et eux, violence réelle des gaz, coups de matraques, grenades de désencerclement, FlashBall, et maintenant violence symbolique de cette manifestation qui ressemblait davantage à un tour de manège qu'à une expression démocratique.

Nous rappelons plus que jamais la nécessité d'utiliser les seules armes qui puissent encore faire pression sur l'état et le capitalisme et les faire reculer : la grève, les occupation et le blocage de l'économie. 

La loi travail est une attaque d'une violence inouïe contre les travailleurs. Le mardi 28 juin, c'est par la grève que nous devons nous exprimer, et pas par des mascarades telles que celle qui nous a été imposée le jeudi 23 juin.

Toutes et tous en grève le jeudi 28 juin

15/06/2016

Violences policières contre les cortèges syndicaux et les manifestants


Le droit de manifester directement remis en cause par l'État

Contrairement à ce qui se dit en boucle dans les grands médias, lors de la manifestation du 14 juin contre la loi travail, la violence n'est pas venue des manifestants mais bien de la police, sur ordre du gouvernement.
Une violence policière aveugle, sans précédent, s'est déchaînée tout au long au du parcours de la manifestation. Dès le départ, le cortège de tête, avec des personnes de tous âges et de toute appartenance syndicale, est chargé de toutes parts. Les policiers tapent en priorité sur la tête, provoquant des blessures au crâne. De nombreuses personnes tombent sous les coups. La police n'hésite pas à lancer des grenades de désencerclement directement sur les manifestants, tout en les gazant. Plusieurs personnes tombent, touchées au cou, aux cuisses, entre les jambes. L'une d'elles a été blessée au dos, et se trouve aujourd'hui dans un état grave. En parallèle, un camion à eau fait son entrée et asperge les manifestants. Des lignes de CRS coupent le cortège en plusieurs morceaux et nassent 5000 personnes. 

À 300 mètres de l'arrivée aux Invalides, notre cortège syndical est bloqué par les CRS, nous empêchant d'arriver au bout du parcours. Nous demandons à passer, calmement et sans violence. Notre cortège se fait violemment attaquer et charger par les policiers. Nous prenons des coups, à la tête, au visage, sur les épaules. Les policiers visent le haut du corps avec une violence inouïe. Notre cortège est chargé, gazé, nous recevons directement au visage du gel vomitif et prégnant. Puis les policiers nous lancent en pluie des grenades lacrymogènes dont une a commencé à mettre le feu dans le camion de la CNT.

Alors que le cortège s'est éloigné de la ligne de CRS, au moins une grenade de désencerclement est lancée au pied d'un manifestant qui s'écroule, profondément brûlé à l'entre-jambe. Nous l'évacuons sous les gaz et les tirs de grenade. Notre cortège est ensuite de nouveau violemment chargé et se retrouve scindé en plusieurs morceaux. Nous nous voyons contraints, face à une telle violence, d'arrêter la manifestation. Nos militants sont dispersés sur différentes rues, notre banderole et quelques camarades pris en étau dans une rue adjacente. Il nous faudra une bonne heure pour parvenir à nous regrouper et quitter les lieux. Les cortèges syndicaux qui suivaient ont subi le même sort. 

Nous avons été directement témoins d'une violence policière injustifiée portée directement à l'encontre des syndicats, qui défilaient dans le calme. Les policiers qui nous ont attaqué n'ont respecté aucune règle du prétendu code de déontologie de la police, aucune règle quant à l'utilisation des gaz et des tirs de grenade de désencerclement. Les grenades étaient jetées en l'air, les coups portés à la tête, les gaz directement projetés au visage.
L'objectif du gouvernement est clair : terroriser les manifestants et bloquer la manifestation. Le 15 juin, Manuel Valls demande à la CGT de « ne plus organiser ce type de manifestation sur Paris ». Une menace directe visant à interdire les manifestations. 

Non content de faire passer une loi qui détruit les droits des travailleurs, le gouvernement, à la botte du patronat, veut empêcher les travailleurs d'exercer leur droit de manifester.
Le Premier ministre souligne l'« absence de contrôle » des syndicats pendant les manifestations.
Nous dénonçons l' « absence de contrôle » de l'État et les violences policières qui se déchaînent sur les manifestants et sur les syndicats. Les « casseurs » ne sont qu'un prétexte pour cet État prétendument « démocratique » de museler le mouvement social par la terreur. 

Attaquer des travailleurs, attaquer des syndicats est un aveu de faiblesse du gouvernement : quand les mots ne suffisent plus pour convaincre, alors on utilise la violence et la répression. 

Nous étions très nombreux lors de cette manifestation, plus d'un million, et la majorité des gens sont contre la loi travail. L'État pointe du doigt les « casseurs » et les syndicalistes pour masquer l'ampleur du mouvement et pour tenter de l'écraser par une violence aveugle.
Mais nous ne lâcherons rien ! Plus que jamais, nous sommes déterminés à combattre la loi travail et son monde ! Nous continuerons d'appeler à la grève, d'appeler aux manifestations et ne nous laisserons en aucun cas intimider !

Retrait de la loi travail ! Grève générale !

23/05/2016

Fin de la manifestation du 17 mai 2016 pour le retrait du projet de loi El Khomry place Denfert-Rochereau

17 mai 2016, place Denfert-Rochereau, Paris
    

    Il est 16h40. 

    Les véhicules de tête de la manifestation étaient ceux de FO.
    
    Ils viennent de quitter la place par le Boulevard Arago.
    
    Il n'y a aucun casseur à proximité, mais, sur la place, des grenades
    fumigènes ont déjà été lancées alors que la totalité du cortège de
    la CGT, qui était après celui de FO, ne l'a pas encore atteinte.

    Des CRS sont disposés de chaque côté de l'entrée du Boulevard Arago.

    À gauche du Boulevard, sur la chaussée, a été placée une grille
    derrière laquelle stationnent, sur deux files, plusieurs véhicules
    de CRS et un groupe de CRS.

    À droite du Boulevard, sur le trottoir sont postés deux groupes de CRS.
     

    La chicane ainsi constituée à l'entrée du Boulevard Arago est franchie
    par les véhicules en tête de la manifestation.

    Nous sommes sur le trottoir droit de ce Boulevard, derrière les deux
    groupes de CRS.
    

    À 16h47, les CRS postés sur le trottoir font mouvement pour tenter
    d'empêcher les véhicules qui suivent de quitter la place.
    
    Ils se heurtent au service d'ordre de la CNT qui, en les repoussant
    et en les contenant le long du trottoir, protège le passage de leur
    véhicule.

    L'intervention du service d'ordre permet aux véhicules du cortège de
    reprendre leur avancée pour quitter la place.
    

    Un petit groupe de cinq CRS quitte alors sa position pour, en
    remontant par le trottoir et en bousculant toutes les personnes qui
    s'y trouvent, se porter en avant et se placer à nouveau et sans
    raison aucune au contact des manifestants. 

    Le service d'ordre de la CNT, en se déplaçant latéralement,
    s'interpose entre ce groupe de CRS et les manifestants qui avancent.

    Un CRS [4A] rejoint alors ces cinq CRS, passe entre eux, se place
    derrière le groupe qu'ils forment et pousse délibérément ses
    collègues contre le cordon formé par les membres du service d'ordre
    de la CNT. 

    Des CRS qui sont de l'autre côté du Boulevard s'en mêlent et, par
    derrière, attaquent à coup de matraque les manifestants et les
    membres du service d'ordre.

    Ces derniers se regroupent en ligne perpendiculairement à l'axe du Boulevard
    et font un instant front aux CRS dispersés.

    Les CRS se retirent du côté gauche du Boulevard entre leurs véhicules.

    Les manifestants et les badauds restés en arrière descendent le
    Boulevard par le trottoir opposé.

    Les CRS bloquent à nouveau l'entrée de la place Denfert-Rochereau.
    
    Derrière eux, la place est à présent noyée dans les gaz.

    Le service d'ordre rompt son rang et part dans la direction prise
    par les véhicules. 

    

    Les véhicules continuent d'avancer dans le Boulevard Arago pour se
    dégager, puis stationnent sur la droite.

    Les manifestants qui ont passé la chicane se disperseront au
    carrefour suivant, sans heurt, comme l'avaient fait ceux qui les
    avaient précédés. 
 
 
 
    Vous pouvez télécharger la vidéo déposée en version compressée sur un
    site de transfert par ce lien jusqu'au 28 mai :

https://www.wetransfer.com/downloads/16d326afaf34e406d04f32e88305605820160521102952/2472d27fca9076047af8370b1e839dc320160521102952/748c0b
 

17/05/2016

Face aux violences policières et aux interdictions de manifester, maintenons l’unité pour le retrait de la loi travail !

Contre le projet de loi travail, la lutte est âpre, et les violences policières sont décomplexées. La Maison du Peuple à Rennes expulsée par le Raid, le quadrillage militaire le lendemain du centre-ville, les interdictions de manifester le 17 mai délivrées à plusieurs dizaines de personnes sont l’illustration flagrante de l’utilisation de l’état d’urgence contre le mouvement social.

Jeudi 12 mai, à Paris, celles et ceux qui ont pu rejoindre les Invalides ont été accueilli-e-s par des militaires. Puis l’ensemble du cortège syndical n’a encore une fois pas pu arriver à son terme pour cause de gazage massif des manifestant-e-s, nassages et tirs à bout portant de Flash-ball et de grenades de désencerclement, causant de nombreux blessé-e-s. Alors que la manifestation tentait de trouver une issue, la route a été coupée par de nouveaux gazages et des tirs de Flash-ball, dont un a atteint à la tête le mandaté SO de la CNT.

À Marseille, la police montait la garde devant le Medef avec des carabines 22 long rifle sur le passage de la manifestation. À Bordeaux, avant le départ de la manifestation, la camionnette de la CNT faisait l’objet d’une perquisition par une vingtaine de policiers de la BAC. À Nantes, deux militants de la CNT ont été interpellés à l’issue de la manifestation et mis en garde à vue près de vingt-quatre heures. Ils seront convoqués au tribunal correctionnel en novembre prochain.

Tous ces faits ont eu lieu quelques semaines après le saccage de la Maison des syndicats CNT à Lille.

Dans le même temps, la préfecture cherche à instrumentaliser les services d’ordre de certains syndicats en leur demandant de prêter renfort à la police pour réprimer les manifestants. Or rappelons qu’un service d’ordre syndical n’a qu’un seul rôle : assurer la sécurité de celles et ceux qui manifestent. 

Il est à noter que même le Comité de l’ONU contre la torture exprime sa préoccupation quant à l’usage « excessif de la force par les fonctionnaires de polices et de gendarmerie ayant, dans certains cas, entraîné des blessures graves ou des décès ». Il s’inquiète également « de ce que l’application de certaines mesures dans le cadre de l’état d’urgence puisse constituer une atteinte aux droits ».

La CNT dénonce le passage en force du gouvernement par le 49.3 ainsi que le prolongement de l’état d’urgence. Nous dénonçons les violences policières et les interdictions de manifester ordonnées par la préfecture de police de Paris.

Ces décisions entérinent une limitation de nos libertés. Elles contribuent à alimenter cette ritournelle médiatique sur les bons et mauvais manifestant-e-s.
Ne cédons pas aux tentatives de division et amplifions le mouvement pour le retrait de la loi travail et la fin de l’état d’urgence !

La CNT appelle à manifester le 17 mai à 14 heures (départ 14 heures, place de l’École militaire), ainsi que le 19 mai (14 heures, place de la Nation).
Le 18 mai, la CNT appelle à reconduire la grève et à manifester avec le collectif Stop état d’urgence, pour le retrait du projet de loi Urvoas (départ 18 heures, place de la République).
Le 21 mai, la CNT appelle à manifester à Lille contre la répression des mouvements sociaux (14h30, place de la Nouvelle-Aventure).

Pour la grève générale reconductible dès le 17 mai !

Retrait de la loi travail !
Fin de l’état d’urgence !

 

Confédération nationale du travail
Union des syndicats de la région parisienne
33, rue des Vignoles, 75020 Paris
Tél. : 06 95 45 67 62
Site : http://www.cnt-f.org
Mail : br.rp@cnt-f.org

11/05/2016

49.3, loi travail, état d’urgence et répression policière

Contre la dictature patronale et étatique, grève générale reconductible !


Si notre organisation syndicale n’a jamais eu d’illusion sur notre prétendue démocratie et sur la représentation parlementaire, le recours au 49.3 pour imposer la loi travail, le prolongement de l’état d’urgence et les violences policières systématiques constituent un arsenal clair au but sans équivoque : imposer par la force des lois qui s’attaquent directement et brutalement aux droits et aux libertés des travailleurs.

État et patronat, main dans la main, mènent la lutte des classes et cherchent à la gagner par les voies les plus autoritaires. Loi Macron (déjà au 49.3), loi El Khomri, chantage sur les négociations Unédic, etc. : nous ne pouvons plus, nous ne devons plus laisser faire. Face à la force étatique et patronale, répondons par la force de la grève et de la lutte !

La CNT région parisienne estime qu’il est urgent d’envisager sérieusement la grève générale reconductible, et ce dès le 17 mai prochain. Nous appelons l’ensemble des organisations syndicales à prendre leurs responsabilités et à organiser la riposte unitaire nécessaire. Nous appelons à mettre en place des comités de grève et à créer des caisses de grève. Ne déléguons plus notre pouvoir à des élus qui ne savent que nous trahir et servir leurs intérêts et ceux du patronat.

Ne nous lamentons pas, organisons-nous !

Reprenons notre vie et notre avenir en main. 


D’ici là, la CNT appelle également à manifester le 12 mai à 14 heures. Départ : Denfert-Rochereau en direction de l’Assemblée nationale.

Retrait de la loi travail !

Pour la grève générale reconductible dès le 17 mai ! 


Confédération nationale du travail
Union des syndicats de la région parisienne
33, rue des Vignoles, 75020 Paris
Tél. : 06 95 45 67 62
Site : http://www.cnt-f.org
Mail : br.rp@cnt-f.org

25/04/2016

Négociations Unedic : la loi travail ne suffit pas au patronat, 
il s’attaque aux précaires et chômeur.euses..


Alors que la loi travail vise notamment à faciliter les licen-ciements, le patronat et l'État (et leurs fidèles accompagnateurs des CFDT, CFTC et CGC) s'en prennent parallèlement à l'assurance chômage, à l'occasion des négociations de la convention Unedic.

L'article 52 de la loi « travail » prévoit déjà de renforcer les moyens de flicage des chômeur.euses, en autorisant par exemple Pôle emploi à ponctionner directement les supposés trop-perçus, même quand l'erreur est du côté de l’adminis-tration (laissant à la personne indemnisée le soin de saisir le juge en cas de contestation).

Deux fronts sont ouverts par le patronat  :
  • la réduction du soi-disant « déficit » de l'assurance chômage par la suppression du principe « un jour cotisé, un jour indemnisé » pour moduler ce ratio en fonction du taux de chômage, la dégressivité des allocations, l'allongement de la carence pour les cadres, le relèvement des bornes d’âge de la filière senior, etc. ;
  • un acharnement à détruire les annexes 8 et 10 des intermittent.es du spectacle.

De quelques fausses vérités…
L'argument du « déficit » de l'Unedic est martelé depuis des années pour faire passer toutes les régressions sociales et le « contrôle » accru des sans-emploi.
Or, il faut remettre les chiffres à leur place. Tout d'abord, ce déficit ne représente que 1,5 % de la dette publique française, et ce en plein contexte de chômage galopant. Par ailleurs, les chiffres avancés par le Medef ne reposent en fait que sur des valeurs relatives et des calculs prévisionnels : si l'on ne prenait que le rapport cotisations perçues/indemnités versées, le résultat serait légèrement bénéficiaire, d'un peu plus de 2 milliards d'euros.

En revanche, il est des réalités bien tangibles 
qui provoquent un réel « manque à gagner » :
  • la décision par l’État en 2008 d'assigner 10 % des fonds de l’Unedic au « budget de fonctionnement » de Pôle emploi (locaux, salaires, etc.)
  • le financement et la multiplication des contrats précaires courts. Par exemple, quand une entreprise utilise plusieurs contrats courts sur un même poste, c'est l'Unedic qui paye les entre-deux
  • l’augmentation des exonérations de cotisations, de 1,8 milliard d’euros en 1991 à près de 30 milliards aujourd’hui
  • la fraude sociale des employeurs évaluée à 20 milliards
  • la multiplication des ruptures conventionnelles des « seniors », sous la forme d'une « préretraite » payée par l'Unedic...
  • la non-réintégration des salarié.es dont le licenciement a été jugé nul ou sans cause réelle et sérieuse
  • les inégalités de salaire hommes/femmes (une égalité salariale permettrait un équilibre automatique de l'Unedic par l'augmentation mécanique des cotisations).

De « l’assistanat » et des « chômeur.euses privilégié.es »
Aujourd'hui, il y a en France environ six millions de demandeur.euses d'emploi, dont à peine la moitié sont indemnisé.es : celles et ceux qui n'ont jamais ou pas assez travaillé pour ouvrir des droits, ou qui sont en formation, ne perçoivent pas d'allocations chômage. De plus, 70 % des allocataires touchent une allocation pendant moins d'un an.
Le montant d'allocation moyen pour les 2,7 millions d’indem-nisé.es est de 1 119 euros brut/mois, et la moitié des indemnisé.es touchent moins de 1000 euros brut/mois !
Lorsque l'indemnisation s'arrête, ne reste plus que l’ASS (allocation de solidarité spécifique), 487 euros/mois maximum (350 000 personnes), et accessible sous certaines conditions, ou le RSA (524 euros) financé par les départements avec une compensation incomplète de l'État et versé par la CAF (2,5 millions de personnes). À toute fin utile, rappelons que, selon l'Insee, le seuil de pauvreté en France est de 1 000 euros/personne…

Les gouvernements de tous bords, relayés par les médias dominants, n'ont de cesse de stigmatiser scandaleusement les privé.es d'emploi comme fainéant.es, et de les culpabiliser comme « assisté.es », comme si être au chômage était une situation confortable, comme si c'était un choix. La stratégie est de dresser les travailleur.euses, qu'ils aient ou non un emploi, les un.es contre les autres, les isoler, les effrayer, afin de briser toute organisation collective et toute solidarité.

Le chiffon rouge des « intermittent.es »
Le Medef, et certains syndicats dits « réformistes » déjà cités, n'ont de cesse de pointer du doigt et de remettre en cause les annexes 8 et 10 dont dépendent les travailleur-euses du spectacle, en les présentant comme démesurément déficitaires... Mais, en fait, le déficit des annexes 8 et 10 n’existe tout simplement pas. Il s'agit d'une manipulation des chiffres et de données qui ne sont en fait pas comparables, et cela a été démontré clairement, depuis des années, par des chercheur.euses et des économistes. C'est un pur et simple mensonge.
Ensuite, les intermittent.es représentent seulement 3,5 % des allocataires pour 3,4 % des dépenses. Enfin, ce sont les employeurs qui utilisent abusivement un grand nombre de CDD d'usage relevant de l'intermittence pour des postes qui pourraient relever du CDI. Et l'État, les collectivités locales et les entreprises publiques (télévision et radio, par exemple) ne sont pas en reste de ce point de vue. Enfin, les conditions d'accès au régime intermittent s'étant durcies depuis dix ans, de moins en moins de personnes arrivent à y accéder et donc n'ont aucune indemnité.

Le Medef souhaite vider les annexes 8 et 10 de leur substance pour les faire correspondre au régime général, non pas pour renflouer les caisses de l'Unedic, mais pour priver d'indemnisation des milliers de travailleur.euses du spectacle et ainsi faire baisser les chiffres du chômage et exclure des milliers de personnes du principe de solidarité interprofessionnelle. Depuis plus de dix ans, ces annexes sont devenues un enjeu symbolique, et les intermittent.es un foyer de résistance insupportable pour les puissants.

Il s'agit tout simplement d'un choix idéologique : à terme, le rêve du patronat serait de détruire complètement le système de solidarité que nous connaissons tous actuellement et qui repose sur le principe du salaire socialisé, pour tendre vers un système de caisses privées, où chacun.e cotise pour son propre compte, si tant est qu’il/elle en a les moyens. C'est à dire un système fait par les riches, pour les riches.

Socialisation du salaire
À l'origine, le financement de la Sécurité sociale, tout comme celui de l’Unedic, repose sur les cotisations sociales salariales et celles dites patronales : ce qu'on appelle le salaire socialisé.
Sur une fiche de paie, une partie du salaire est payée individuellement au/à la salarié.e, c’est le salaire net (ou salaire direct). L’autre partie, formée de cotisations sociales, est versée dans les différentes caisses (Sécurité sociale, etc.) : le salaire socialisé.

Mais, au fil des décennies, le développement de l'idéologie libérale a eu pour conséquence un glissement sémantique : le salaire socialisé est devenu « cotisation sociale », puis « charges ». Une même réalité en vérité, mais dans les mots, une façon de tromper le/la salarié.e en lui faisant croire que ce qui lui appartient de droit est devenu une « charge » pour lui comme pour l'employeur.

La cotisation sociale fait donc partie intégrante du salaire. Réduire la cotisation sociale, au prétexte de soulager les « charges » de l’entreprise, c’est réduire le salaire ! Elle n’est pas un prélèvement, ni un impôt, ni une taxe, ni une épar-gne, ni une assurance, mais bien une partie du salaire !
Le salaire socialisé permet la reconnaissance sociale de toutes les situations des travailleur.euses et ainsi de prendre en compte tous les aléas de la vie de ces personnes, qu’elles soient actives, précaires, chômeuses ou retraitées.

Le principe en est simple : les richesses sont produites par les travailleur.euses, et la cotisation permet de socia-liser cette richesse pour que toutes et tous touchent un salaire (et pas une aumône) quelle que soit leur situation sur le marché du travail. Car ce sont bien les patrons qui sont responsables de ce « marché du travail », entre précarité, licenciements, etc.

La CNT revendique dès à présent :
  • un accès aux indemnités de chômage sans condition, sans dégressivité et sans durée limite, avec un taux de remplacement à 100 % du meilleur salaire 
  • une augmentation significative des salaires ;
  • le rétablissement du droit à l’allocation chômage en cas de démission ;
  • la suppression de la rupture conventionnelle et l'obligation de réintégration en cas de licenciement jugé nul ou sans cause réelle et sociale ;
  • un arrêt des exonérations de cotisations sociales patronales et leur augmentation ;
  • un arrêt des radiations et du flicage des travailleur.euses privé.es d’emploi ;
  • le retour aux annexes 8 et 10 d'avant 2003 et leur extension à tous les salarié.es ;
  • la gestion des caisses par les salarié.es eux-mêmes, selon le modèle existant avant les ordonnances de 1967 (qui ont introduit le paritarisme syndicats/patronat).

Construire un autre futur...
Ces revendications ne sont pas une fin en soi. Car derrière la question de l'assurance chômage, c'est la propriété privée des moyens de production, donc le salariat et le pouvoir du capital, de la marchandise et de l’État sur la vie même qu'il faut remettre en cause.
La CNT prône un anarchosyndicalisme et un syndicalisme révolutionnaire de transformation sociale. Une société en rupture avec le capitalisme !
Pour la CNT, le rapport de force doit se faire par la mobilisation de tous et de toutes, en s’organisant dès aujourd'hui dans les syndicats, outil social et économique appartenant aux travailleur.euses et non aux bureaucrates. Le communisme libertaire, projet révolutionnaire porté par la CNT, fondé sur la socialisation et l’autogestion des moyens de production, et la répartition des richesses produites par ceux et celles qui travaillent, est une urgence sociale, politique, économique et écologique. N'attendons pas pour cons-truire cet autre futur sans domination ni exploitation !

Ni loi travail, ni assurance chômage au rabais,
Contre le chômage et la précarité, 
imposons une véritable sécurité sociale !

CONSTRUISONS LA GRÈVE GÉNÉRALE !

Tract de la Fédération communication-culture-spectacle de la CNT
33, rue des Vignoles, 75020 Paris,
presse.rp[@]cnt-f.org - www.cnt-f.org/sipm/
Tel. : 0695456762


22/04/2016

Communiqué de l’union des syndicats CNT de Lille suite à l’intrusion de la police dans son local de la rue d’Arras (20 avril 2016)

Dans le cadre de la lutte contre la loi Travail, une manifestation a eu lieu ce mercredi 20 avril 2016 à Lille. Suite à celle-ci, quelques militant-e-s se sont retrouvé-e-s à la Maison des syndicats CNT, 32 rue d’Arras à Lille, pour ranger le matériel et faire le point. Ils/elles ont ensuite été rejoint-e-s par d’autres camarades
C’est alors que des forces de l’ordre sont arrivées au local. Ils ont exigé de rentrer mais sans fournir aucun document légal. En l’absence de ces documents expliquant leur démarche et justifiant de leur droit, les militants présent-e-s leur ont refusé pacifiquement l’accès.

Les forces de l’ordre ont alors menacé de casser la vitrine. Elles ont fini par défoncer la porte au bélier, pénétrer dans le local, saccager une partie du matériel et procéder à une fouille en profondeur des lieux. Les militant-e-s présent-e-s ont gardé leur calme. Deux personnes ont été interpellées et sont actuellement retenues au commissariat central de Lille.

L’union des syndicats CNT de Lille dénonce et condamne avec force les violences policières, l’inacceptable intrusion des forces de l’ordre et la fouille de ses locaux.

le-local-cnt-de-lille-apres-intrusion-policiere-du-20-04-2016-reduc
Saccager un local syndical, c’est comme monter à l’assaut d’une Bourse du Travail. Un local syndical est un outil de défense pour les travailleurs/euses, un lieu d’accueil dans lequel les militant-e-s et les personnes qui nous sollicitent doivent pouvoir se retrouver en toute sérénité.

L’union des syndicats CNT de Lille réaffirme sa détermination dans la lutte contre la loi Travail. Ici comme ailleurs, ne nous laissons pas intimider par les violences policières !

Lille, 20 avril 2016
Union locale des syndicats CNT de Lille
32 rue d’Arras
59000 LILLE
Courriel : ul-lille [at] cnt-f.org

 police cnt lille - Syndicats CNT Nord Pas-de-Calais Picardie

12/04/2016

Communiqué à propos d’un policier portant un autocollant CNT lors de la manif du 9 avril contre la loi Travail

Policier de la Bac portant un autocollant de la CNT.

Pour rappel la CNT ne syndique ni les patrons, ni les forces répressives de l'Etat.

La CNT interpelle la Préfecture : Communiqué à propos d’un policier portant un autocollant CNT lors de la manif du 9 avril

09/04/2016

Manifestation 1er mai à Marne la vallée

Les mobilisations contre la loi travail invitent à un 1er mai très combatif au plan national. Localement retrouvons nous,travailleurs, chômeurs, précaires, intermittents, apprentis, retraités, sans-papiers, pour manifester et débattre sans séparer le social du politique.
En effet, comment ne pas voir que la domination du capital touche toutes les catégories de la population :

- Avec ce projet de loi, pacte entre le MEDEF et l’Etat, le monde du travail, dans toutes ses composantes, est condamné à revenir un siècle en arrière, au temps béni pour le patronat qui n’avait aucune entrave ! Depuis des années, les privatisations et les licenciements se succèdent dans tous les secteurs pour le plus grand bénéfice des actionnaires. Qui croira qu’en facilitant les licenciements, on fera baisser le chômage ?

- Avec les grands projets inutiles (Notre Dame des Landes, Europa City à Gonesse, Las Vegas européen à Nîmes prévu pour 2030, un nouveau Center Parcs Pierre et Vacances en Isère , etc ….)

- Avec la dépossession de l’information détenue maintenant à 95% par les patrons des grands groupes industriels et financiers (Bolloré, Arnault, Lagardère...) qui imposent leur censure

- Avec toujours plus de répression contre lessyndicalistes, les militants (de Goodyear en passant par Air France, La Poste ou plus proche de nous le Collectif Romeurope du Val Maubuée) et les habitants des quartiers populaires

- Avec le recul continu des services publics qu’ils soient de la santé, de la poste, de l’éducation, de l’emploi, du social ou … de l’information

- Avec la consécration d’une Europe-Forteresse qui ne laisse plus la moindre chance aux migrants

- Avec l’industrialisation de l’agriculture avec la ferme des 1 000 vaches, l’utilisation des pesticides etc…


Le scandale de « Panama Papers » n’est qu’une preuve supplémentaire de la domination du capital sur toute forme de vie, de l’Humain à la Terre.

Après avoir livré l’économie aux spéculateurs financiers et appliqué des cures d’austérité à toute l’Europe, construit la peur en fabriquant des boucs émissaires (l’étranger, le chômeur..), allumer le brasier du terrorisme et alimenter les replis identitaires, le capitalisme veut annihiler tous les espoirs d’émancipation.

Posons-nous la question d’un autre type de rapports de production qui induit un autre partage des richesses et du travail en allant vers les 32h. La richesse est-elle produite par les travailleurs ou les actionnaires ? Regardons les tentatives de l’appropriation des moyens de production et de la prise en main par les travailleurs de la gestion de l’entreprise (Fralib, Pilpa). Dans le même temps, tournons-nous vers de nouvelles voies de démocratie et vers tout ce qui produit du commun et de la solidarité (AMAP, Système d’Echange Local, Centre social autogéré …)

Alors, amplifions les débats et les actions, redonnons des couleurs au 1er mai, tout dépend de chacun-e de nous.
Faisons fleurir un autre monde !

RDV :
- des - 10h30 pour la manifestation
- et à 12h sur la dalle du Chmapy pour Midi debout


 Manifestation du 1er mai en banlieue à Noisy/Champs





02/03/2016

OAF n°9 : La guerre des classes, un livre de François RUFFIN

« La guerre des classes existe, et c’est la mienne qui est en train de l’emporter. »
Cette phrase de Warren Buffet, première fortune mondiale avec ses 62 milliards de dollars, marque l’introduction du livre de François Ruffin.

« La guerre des classes » décrit avec justesse la poussée permanente de la part des profits au dépend de la part des salaires en baisse, constante. Entre 1983 et 2006, elle chute de 8,6% en Europe et de 9,3% en France ce qui équivaut à des centaines de milliards d’euros. Ces données ne viennent pas d’un petit groupuscule libertaire, trotskiste ou communiste mais de la FED, banque centrale américaine, et du FMI, structures financières qu’on ne pourrait qualifier de marxistes.

Il y a entre 120 à 170 milliards d’euros qui sont passés du travail au capital soit, 10 fois le déficit de la sécurité sociale, ou 20 fois celui des retraites et 20 fois encore celui des régimes spéciaux.

Ces données ne sont pas reprises par les grandes chaînes d’information et à peine par les politiciens dits « de gauche ». Au contraire, c’est la part « excessive » des « dépenses sociales » (retraites, indemnités chômage, sécurité sociale, etc.) qui est clamée par les détenteurs du pouvoir, pointant du doigt les
plus fragiles, les exclus, les étrangers, les chômeurs, comme responsables d’une hypothétique crise.

Comble du cynisme, cette guerre des classes étant rendue invisible laisse place à une guerre des pauvres contre les pauvres. Ce qui est nommé « dialogue social » devient soumission dans la bouche de nos politiques. La mondialisation devenant fer de lance du capitalisme avec son cortège de malheurs. Petites vies broyées par des intérêts financiers exorbitants. Comme les employé-es de LVMH licencié-es en masse par Bernard Arnault, prédateur capitaliste mais chouchouté par les médias et les politicien-nes.

La gauche gouvernementale a fait le plus sale boulot, en s’acoquinant avec le pouvoir économique au dépend de la population, trahissant son propre électorat. Elle a nourri par désespoir et manipulation les idéologies les plus viles du repli sur soi.

Un livre réquisitoire abrupt du pouvoir légué à l’économie avec l’approbation de pratiquement tous les partis politiques accompagnée d’une quasi apathie collective. Tout le monde y passe et malheureusement personne n’en sortira indemne.

OAF n°9 : De quand date cette déclaration ?


Wall Street possède ce pays. Il ne s'agit plus d'un gouvernement du
peuple, par le peuple et pour le peuple, mais d'un gouvernement  de
Wall Street, par Wall Street et pour Wall Street. […] 
Nos lois sont le fruit de ce système qui fait porter la toge aux corrompus et des
guenilles aux miséreux. […] 
Les politiciens prétendent que nous souffrons de la surproduction. La surproduction ?
Quand dix mille enfants […] meurent de faim chaque année aux Etats-Unis et
que plus de cent mille jeunes filles à New-York sont contraintes de
vendre leur vertu pour du pain. […] 
Il y a trente personnes aux Etats-Unis dont les richesses cumulées excèdent
1,5 milliard de dollars et un demi-million d'hommes qui cherchent du travail. […] 
Nous voulons de l'argent, des terres et des transports. Nous exigeons
l'abolition des banques d’État et nous voulons pouvoir emprunter
directement au gouvernement. Nous exigeons que disparaisse le système
maudit de la saisie. […] 
Nous resterons dans nos maisons et près de nos foyers, par la force si nécessaire,
et nous ne payerons pas nos dettes aux chacals des compagnies de crédit tant que le
gouvernement n'aura pas payé sa dette envers nous. Le peuple est à
bout et les détrousseurs d'argent qui nous poursuivent feraient bien
de se méfier.

OAF n°9 : Edito


Le livre « Une histoire populaire des Etats-Unis » présente l'histoire sous un angle
différent de celui qu'on nous apprend à l'école. 
Il raconte l'histoire avec les mots de ceux qu'on a toujours ignorés.

Nous ne voulions pas entendre la voix de la Maison-Blanche mais la voix de
ceux qui manifestaient à l'extérieur.

Nous ne voulions pas entendre les voix du Congrès mais celles des gens qui
étaient devant le Capitole pour exiger l'arrêt de la guerre et que
le Congrès donne plutôt son soutien financier à ceux qui en
avaient besoin.

Voici les voix que nous voulions faire entendre parce que la démocratie ne
vient pas d'en haut, elle vient d'en bas :

- les soldats mutins,
- les femmes en colère,
- les Amérindiens rebelles,
- les travailleurs,
- les agitateurs,
- les militants anti-guerre,
- les marxistes,
- les anarchistes,
- les dissidents en tout genre,

tous ces trublions, les gens qui nous ont apporté la liberté et la démocratie.

Le pouvoir veut nous faire croire que nous avons tous les mêmes intérêts. C'est faux.

Il y a l'intérêt du président des Etats-Unis et celui du jeune qu'il envoie à la guerre.

Il y a l'intérêt d'Exxon et celui du travailleur ordinaire.

On parle de sécurité nationale comme si le mot « sécurité »
avait le même sens pour tous. Pour certains, la sécurité nationale
c'est d'avoir des bases militaires dans une centaine de pays. Pour la
plupart des gens, la sécurité c'est avoir un toit, avoir un
travail, avoir accès aux soins...

Howard Zinn, 2008

Bulletin On a faim n°9

Sommaire :

    OAF n°9 : Projection + Débat "Une histoire populaire américaine"


    La Confédération Nationale du Travail (CNT), en partenariat avec le
    cinéma Etoile Cosmos, organise prochainement une projection du film Une
    histoire populaire américaine de Olivier Azam & Daniel
    Mermet suivie d'un débat.
    
    
    Ce documentaire, financé par souscription, est le premier long métrage
    d'une trilogie qui va parcourir l'histoire populaire des États-Unis
    de Christophe Colomb à nos jours, à travers l'histoire personnelle
    extraordinaire de Howard Zinn. Au début du 20ème siècle, les
    parents de Howard Zinn débarquent d'Europe de l'Est à Ellis Island,
    comme des millions de migrants qui rêvent de la terre promise, qui
    rêvent de fortune, qui rêvent simplement d'une vie meilleure... Ils
    découvrent l'Amérique.
    
    
    Avec l’énorme succès de son livre Une histoire populaire des
    Etats-Unis (éditions Agone), Howard Zinn a changé le regard des Américains sur
    eux-mêmes. Zinn parle de ceux qui ne parlent pas dans l’histoire
    officielle, les esclaves, les Indiens, les déserteurs, les
    ouvrières du textile, les syndicalistes et tous les inaperçus en
    lutte pour briser leurs chaînes.
    
    
    Une autre Amérique dévoilée par Howard Zinn défile sous nos yeux. Des
    histoires peu connues, comme celles du 1er Mai, surgissent du montage
    d’Olivier Azam et Daniel Mermet. Des personnages de légende comme
    Emma Goldman, Mother Jones et Joe Hill, leur musique, leurs photos et
    même leurs films nous racontent une autre histoire de l’Amérique.
    Celle des pauvres immigrés quittant l’Europe pour la terre promise
    de la liberté. Comme l’auteur de l’Histoire populaire des
    Etats-Unis, les réalisateurs du film retrouvent la grande
    dépossession des Indiens d’Amérique, le pillage colonial, la
    spéculation sur les terres, les fortunes colossales issues de cette
    rapine.
    
    
    Film documentaire de 2015 - 1h41 - Avec la participation de Howard Zinn,
    Noam Chomsky, Chris Hedges, …

    OAF n°9 : Pour aller plus loin


    Livre
    
    
    Une histoire populaire des Etats-Unis, 2002 (A
    People's History of the United States, 1980), Howard Zinn
    
    
    
    
    Documentaires
    
    
    Le Pouvoir des Cauchemars : L’Essor des Politiques de la Peur
    Cette série de 3 documentaires réalisée en 2004 par Adam Curtis dévoile
    le parallèle entre la montée de l’islamisme dans le monde
    arabo-musulman et du néoconservatisme aux Etats-Unis.
    Mettant en scène les fondateurs idéologiques, Leo Strauss et Sayyed Qotb,
    des deux acteurs importants de la guerre contre le terrorisme, les
    néoconservateurs américains et les “islamistes radicaux”, le
    premier volet à l’époque de la Guerre Froide retrace les raisons
    morales de la lente transformation de la société et du paysage
    politique des nations américaine et égyptienne.
    
    
    
    
    Une autre histoire de l'Amérique, par Oliver Stone
    Dans cette série de 10 documentaires réalisée en 2012, Oliver Stone
    nous dévoile l’histoire contemporaine des Etats-Unis comme elle ne
    nous a encore jamais été racontée. Il remet en question l’idéal
    américain tel qu’il est présenté officiellement dans les livres
    scolaires depuis la fin de la seconde guerre mondiale : interviews,
    images d’archives, photographies, films, enregistrements audio,
    cartes, graphiques et la voix narrative d’Oliver Stone (Philippe
    Torreton en Français) font de cette production originale un récit
    impartial de l’histoire que les petits Américains n’apprennent
    pas à l’école… 
    
    
    
    
    
    My american (way of) life
    Fiction documentaire réalisée en 2015 par Sylvain Desmille.
    Ecrit à la première personne et réalisé à partir d’archives privées ou
    inédites, « My american (way of) life » revisite 40 ans de mode de
    vie et de modèle américain, de 1945 à 1989. Evènements
    historiques et histoires personnelles s’entremêlent dans cette
    fiction documentaire pour brasser le portrait d’une génération à
    travers celui d’un individu.
    
    
    
    
    Livre-DVD
    
    
    Des voix rebelles, récits populaires des Etats-Unis, 2015
    Le film : The people speak, 2009
    Autour du livre de Howard Zinn Une histoire populaire des Etats-Unis,
    les plus grands acteurs hollywoodiens et les grandes stars de la
    chanson prêtent leurs voix aux rebelles de l’histoire américaine
    qui luttèrent pour les changements sociaux.
    Avec (entre autres ) : Matt Damon, Viggo Mortensen, Morgan Freeman, Bob
    Dylan, Bruce Springsteen, Sean Penn, Kerry Washington, Danny Glover,
    Josh Brolin, Marina Tomei, Pink...
    Le livre
    Les textes qui composent ce recueil sont pour l’essentiel extraits des
    livres de Howard Zinn mais aussi des mots de Emma Goldman, Frederick
    Douglass, Mohammed Ali ou encore Chelsea Manning...

    OAF n°9 : A propos de "la guerre juste"


    A l'été 1941, j'ai demandé à être envoyé à Pearl Harbor. […]
    Tout au long des 4 ans qui ont suivi, je fus consterné par un tel gâchis de
    vies humaines. J'ai perdu de nombreux camarades et j'ai eu la lourde
    charge de raconter aux parents de mon partenaire de chambrée les
    derniers jours que nous avions passés ensemble. Les uns perdaient
    leurs jambes, les autres la vue, une parcelle de vie. Et tout cela
    pourquoi ? Les vieux envoient les jeunes à la guerre avec
    drapeaux, bannières, baratin patriotique et tout le tintouin. 
    
    
    
    Je suis resté dans la marine. […] J'allais en uniforme dans les lycées
    pour dire aux gamins que la guerre était quelque chose de
    parfaitement stupide et qu'il ne fallait pas croire toutes ces
    balivernes qu'on trouve dans les poésies, les romans et les films
    sur la courtoise, l'héroïsme et la beauté de la guerre. Au
    contraire, je leur disais que c'était quelque chose de moche et de
    triste.
    
    
    A la fin de la seconde guerre mondiale, nous étions devenus la nation la plus
    puissante du monde. Nous adorions jouer les gros bras. Nous dirigions
    le monde. […] Nous sommes vraiment uniques au monde. Un pays de
    trente millions d'anciens combattants. Le seul pays toujours en
    guerre depuis 1940. Comptons les guerres (Corée, Vietnam) et
    comptons les années. […] Nous sommes toujours allés mener nos
    guerres à l'extérieur. C'est pourquoi nous en ignorons presque le
    caractère atroce. […]
    
    
    On peut affirmer qu'il fallait faire la seconde guerre mondiale et que Hitler
    devait être vaincu. Mais, malheureusement, on reprend exactement les
    mêmes arguments pour justifier la situation actuelle. […] 
    
    
    
    La seconde guerre mondiale pèse lourdement sur la manière dont nous
    voyons les choses aujourd'hui. Nous les observons à travers le
    filtre de cette guerre qui, en un certain sens, fut une guerre juste.
    Mais le souvenir perverti de cette guerre incite les hommes de ma
    génération à vouloir – voire à désirer ardemment – recourir
    à la force armée dans toutes les situations. […] Je les hais
    lorsqu'ils disent : « Il a donné sa vie pour son pays. ».
    Personne ne donne jamais sa vie pour quoi que ce soit. Nous avons
    volé les vies de ces gamins. Nous les leur avons arrachées. Ils ne
    sont pas morts pour l'honneur et la gloire de leur pays. C'est nous
    qui les avons tués.
    
    
    Amiral Gene Larocque, 1984
    
    

    08/02/2016

    OAF n°9 : Merci Patron : Projection + Débat avec François Ruffin


    La Confédération Nationale du Travail (CNT), en partenariat avec le cinéma Etoile Cosmos de Chelles (77500), 
    organise une projection en avant-première du film Merci Patron de François Ruffin, suivie d'un débat en 
    présence du réalisateur lundi 22 février 2016 à 20h30.
      
    Pour Jocelyne et Serge Klur, rien ne va plus : leur usine fabriquait des costumes Kenzo (Groupe LVMH), à 
    Poix-du-Nord, près de Valenciennes, mais elle a délocalisé en Pologne. Voilà le couple au chômage, criblé de 
    dettes, et qui risque désormais de perdre sa maison. 
    
      
    C’est alors que François Ruffin, fondateur du journal Fakir, frappe à leur porte. Il est confiant : il va les 
    sauver. Entouré d’un inspecteur des impôts belge, d’une bonne sœur rouge, de la déléguée CGT, et d’ex-vendeurs
    à la Samaritaine, il ira porter le cas Klur à l’assemblée générale de LVMH, bien  décidé à toucher le cœur de
    son PDG, Bernard Arnault. Mais ces David frondeurs pourront-ils l’emporter contre un Goliath milliardaire ? 
    
     
    Un documentaire coup de poing qui pourrait bien ébranler la première fortune de France.
    
    
    Sortie en salle le 24 février 2016 – Durée 1h30
    
    
    Cinéma Etoile Cosmos
    22 avenue de la résistance
    77500 Chelles