02/03/2016

OAF n°9 : La guerre des classes, un livre de François RUFFIN

« La guerre des classes existe, et c’est la mienne qui est en train de l’emporter. »
Cette phrase de Warren Buffet, première fortune mondiale avec ses 62 milliards de dollars, marque l’introduction du livre de François Ruffin.

« La guerre des classes » décrit avec justesse la poussée permanente de la part des profits au dépend de la part des salaires en baisse, constante. Entre 1983 et 2006, elle chute de 8,6% en Europe et de 9,3% en France ce qui équivaut à des centaines de milliards d’euros. Ces données ne viennent pas d’un petit groupuscule libertaire, trotskiste ou communiste mais de la FED, banque centrale américaine, et du FMI, structures financières qu’on ne pourrait qualifier de marxistes.

Il y a entre 120 à 170 milliards d’euros qui sont passés du travail au capital soit, 10 fois le déficit de la sécurité sociale, ou 20 fois celui des retraites et 20 fois encore celui des régimes spéciaux.

Ces données ne sont pas reprises par les grandes chaînes d’information et à peine par les politiciens dits « de gauche ». Au contraire, c’est la part « excessive » des « dépenses sociales » (retraites, indemnités chômage, sécurité sociale, etc.) qui est clamée par les détenteurs du pouvoir, pointant du doigt les
plus fragiles, les exclus, les étrangers, les chômeurs, comme responsables d’une hypothétique crise.

Comble du cynisme, cette guerre des classes étant rendue invisible laisse place à une guerre des pauvres contre les pauvres. Ce qui est nommé « dialogue social » devient soumission dans la bouche de nos politiques. La mondialisation devenant fer de lance du capitalisme avec son cortège de malheurs. Petites vies broyées par des intérêts financiers exorbitants. Comme les employé-es de LVMH licencié-es en masse par Bernard Arnault, prédateur capitaliste mais chouchouté par les médias et les politicien-nes.

La gauche gouvernementale a fait le plus sale boulot, en s’acoquinant avec le pouvoir économique au dépend de la population, trahissant son propre électorat. Elle a nourri par désespoir et manipulation les idéologies les plus viles du repli sur soi.

Un livre réquisitoire abrupt du pouvoir légué à l’économie avec l’approbation de pratiquement tous les partis politiques accompagnée d’une quasi apathie collective. Tout le monde y passe et malheureusement personne n’en sortira indemne.