Contre le projet de loi travail, la lutte est âpre, et les violences
policières sont décomplexées. La Maison du Peuple à Rennes expulsée par
le Raid, le quadrillage militaire le lendemain du centre-ville,
les
interdictions de manifester le 17 mai délivrées à plusieurs dizaines de
personnes sont l’illustration flagrante de l’utilisation de l’état
d’urgence contre le mouvement social.
Jeudi 12 mai, à Paris, celles et ceux qui ont pu rejoindre les
Invalides ont été accueilli-e-s par des militaires. Puis l’ensemble du
cortège syndical n’a encore une fois pas pu arriver à son terme pour
cause de gazage massif des manifestant-e-s, nassages et tirs à bout
portant de Flash-ball et de grenades de désencerclement, causant de
nombreux blessé-e-s. Alors que la manifestation tentait de trouver une
issue, la route a été coupée par de nouveaux gazages et des tirs de
Flash-ball, dont un a atteint à la tête le mandaté SO de la CNT.
À Marseille,
la police montait la garde devant le Medef avec des
carabines 22 long rifle sur le passage de la manifestation. À Bordeaux,
avant le départ de la manifestation, la camionnette de la CNT faisait
l’objet d’une perquisition par une vingtaine de policiers de la BAC. À
Nantes, deux militants de la CNT ont été interpellés à l’issue de la
manifestation et mis en garde à vue près de vingt-quatre heures. Ils
seront convoqués au tribunal correctionnel en novembre prochain.
Tous ces faits ont eu lieu quelques semaines après le saccage de la Maison des syndicats CNT à Lille.
Dans le même temps, la préfecture cherche à instrumentaliser les
services d’ordre de certains syndicats en leur demandant de prêter
renfort à la police pour réprimer les manifestants.
Or rappelons qu’un service d’ordre syndical n’a qu’un seul rôle : assurer la sécurité de celles et ceux qui manifestent.
Il est à noter que même le Comité de l’ONU contre la torture exprime
sa préoccupation quant à l’usage « excessif de la force par les
fonctionnaires de polices et de gendarmerie ayant, dans certains cas,
entraîné des blessures graves ou des décès ». Il s’inquiète également
« de ce que l’application de certaines mesures dans le cadre de l’état
d’urgence puisse constituer une atteinte aux droits ».
La CNT dénonce le passage en force du gouvernement par le
49.3 ainsi que le prolongement de l’état d’urgence. Nous dénonçons les
violences policières et les interdictions de manifester ordonnées par la
préfecture de police de Paris.
Ces décisions entérinent une limitation de nos libertés. Elles
contribuent à alimenter cette ritournelle médiatique sur les bons et
mauvais manifestant-e-s.
Ne cédons pas aux tentatives de division et amplifions le mouvement
pour le retrait de la loi travail et la fin de l’état d’urgence !
La CNT appelle à manifester le 17 mai à 14 heures (départ 14 heures, place de l’École militaire), ainsi que le 19 mai (14 heures, place de la Nation).
Le 18 mai, la CNT appelle à reconduire la grève et à manifester avec le collectif Stop état d’urgence, pour le retrait du projet de loi Urvoas (départ 18 heures, place de la République).
Le 21 mai, la CNT appelle à manifester à Lille contre la répression des mouvements sociaux (14h30, place de la Nouvelle-Aventure).
Pour la grève générale reconductible dès le 17 mai !
Retrait de la loi travail !
Fin de l’état d’urgence !
Confédération nationale du travail
Union des syndicats de la région parisienne
33, rue des Vignoles, 75020 Paris
Tél. : 06 95 45 67 62
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